L’authenticité du pays, nous l’avons vu ici, se mesure à la beauté de ses paysages, mais aussi à la gentillesse de sa population. Une population qui est majoritairement rurale, qui vit des ressources de la nature, et qui demeure nomade parce qu’elle s’adapte à son environnement, mais n’adapte pas l’environnement à ses besoins, contrairement à ce qui se fait ailleurs.
Raison pour laquelle partir à la rencontre des nomades mongols peut être une forme d’introspection pour nous autres occidentaux, car nous sommes habitués à la sédentarité et à un mode de vie que nous avons nous même bâtis au fil des siècles en façonnant l’environnement à nos besoins, le tout pour réduire la pénibilité de notre quotidien. Ainsi, outre le dépaysement offert par un voyage en Mongolie, c’est avant tout des retrouvailles avec notre condition d’être humain à l’état naturel qui nous attend là-bas. Dépaysement, et émotion garantis !
Un peu d’histoire pour mieux comprendre
Vers la fin du 13i siècle, l’empire Mongol, qui est le plus grand qui n’ait jamais existé, s’étend sur 33 millions de kilomètres carrés. L’empire s’étend à l’est, en Chine, en Russie, et à l’ouest jusqu’à la mer méditerranée. L’empire Mongol occupait ainsi la quasi-totalité de l’Eurasie, aussi le peuple Mongol s’est-il dispersé aux quatre coins de l’empire.
Ainsi, lorsque l’empire déclina, beaucoup de Mongols se retrouvèrent en dehors de leur nation souveraine, mais restèrent là où ils s’étaient installés. De l’éclatement de l’empire mongol naquit ainsi plus d’une trentaine d’ethnies qui chacune ont évolué différemment.
Avec le temps, les différences culturelles, linguistiques, de mode de vie, etc., entre ces ethnies se sont donc creusées pour finalement créer un important contraste au sein même de la population mongole. Mais s’il y a bien une chose qui n’a pas beaucoup changé, c’est la vie en osmose avec la nature.
En effet, la plupart des ethnies mongoles demeurent nomades,
aussi leur culture s’articule généralement autour
de ce mode de vie, quelles que soient les religions adoptées
suite à l’éclatement de l’empire, et quel que
soit l’activité nourricière des tribus
désormais disséminées aux quatre coins de
l’Asie.
Les ethnies nomades
Elles sont nombreuses, mais je ne parlerai ici que de celles que vous croiseraient à coup sûr en Mongolie, à savoir, les ethnies d’éleveurs nomades. Ce sont également ces ethnies qui sont parmi les plus représentatives de l’osmose avec la nature dans laquelle vivent les Mongols, car pour élever leurs animaux (certains élèvent des cerfs, d’autres des chevaux, d’autres encore élèvent de bisons, ou des vaches, etc.), les ethnies d’éleveurs mongols se déplacent selon les saisons. Ainsi, le bétail ne manque jamais de nourriture, nul besoin d’en faire venir d’ailleurs ou de cultiver du foin par exemple, juste pour pouvoir nourrir un cheptel.
Non, les Mongols vont vivre là où la nourriture abonde, raison pour laquelle ils demeurent nomades. Ce qui fait réfléchir le voyageur qui vient rencontrer la population mongole, car face au labeur que suggère une vie nomade, et ce, alors que la mondialisation et les technologies qui l’accompagnent ne sont pas si loin que cela de nos jours, on peut se demander pourquoi les Mongols continuent de vivre de façon nomade.
Eh bien, c’est tout simplement culturel, car entre les cultes et religions, tout fut par le passé orienté par ce mode de vie nomade. Ne plus être nomade, c’est un peu comme abandonner ses convictions culturelles pour beaucoup de Mongols, et un peu comme abandonner son identité.
Le nomadisme chez les Mongols est donc plus qu’une
nécessité, c’est un mode de vie à part
entière qui fait partie intégrante des mœurs
culturelles, c’est de plus un mode de vie aimé des
Mongols. Ainsi, même si l’aspiration des plus jeunes pour
une vie plus moderne est grandissante, le nomadisme mongol a encore de
beaux jours devant lui.